Après 12 années dans un village arabe : une émouvante mise de Tefilines au Kotel Hamaaravi
04/06/2017Moins d’une semaine avant Chavouot, le jour du don de la Torah, une cérémonie émouvante a eu lieu devant les pierres du Kotel.
12 des 13 années de sa vie, M., un adorable jeune garçon qui s’est tenu jeudi dernier à côté des pierres du Kotel, enveloppé de son talit et couronné de ses Tefilines, les a vécues dans la peau d’un jeune arabe, au sein d’un village du sud du pays. Jusqu’à il y a un an, il ne savait rien de sa judéité. Tout comme son frère, son cadet de deux ans.
La dernière année passée au village, avec leur mère juive et leur père arabe, ils avaient été témoins de quelque chose d’étrange. Chaque soir avant d’aller dormir, leur maman murmurait quelque chose devant eux. Ils ne comprenaient pas ce qu’elle disait mais n’ont jamais posé de question.
Leur enfance s’est déroulée dans un foyer strict où prédominait la peur. Toute question inutile était passible de coups. Le père faisait régner la terreur et leur mère, tout comme eux, était victime de sa violence sans retenue. Cela les a profondément affectés, « Mieux valait ne pas poser de question, témoignèrent-ils.
Ainsi, après des années de souffrances indicibles, sous le nez de son mari arabe violent qui partageait son temps entre sa consommation d’alcool et des colères terribles, A. a tissé des liens avec Yad Lea’him. Ses enfants eux-mêmes ne s’en sont pas rendu compte. Une employée du centre médical local qui avait remarqué les souffrances dont elle était régulièrement victime lui avait transmis les coordonnées de la ligne d’urgence de Yad Lea’him. « Au cas où », lui avait elle chuchoté en secret. « Appelle-les uniquement lorsqu’il n’est pas à la maison et qu’il n’y a aucune chance qu’il revienne par surprise ».
Elle a fourré le papier dans sa poche. Au début elle était brève au téléphone, pressée de raccrocher. Par la suite, comme sa relation avec l’assistante sociale se raffermissait, cette dernière, âme pure et serviable envoyée par Yad Lea’him pour l’aider, a réussi peu à peu à lui fournir une assistance professionnelle.
Secrètement, en silence, elle l’a aidée à renforcer sa relation avec son peuple. Ici, la bénédiction de chehakol, là, le Shema Israël les mains jointes sur les têtes des enfants, le soir, les yeux clos. « Abba » (Papa), murmurait-elle pour elle- même chaque nuit, quand elle ne parvenait pas à s’endormir après une journée d’angoisse et de souffrance. « Aide nous, les âmes pures de Yad Lea’him et moi. Sauve-moi ! Je remets ma vie entre Tes mains ».
Yad Lea’him a travaillé dur sur un programme de sauvetage compliqué. Le village surpeuplé dans lequel A. et ses enfants vivaient était en partie dirigé par le clan du père du mari arabe. Cela a beaucoup compliqué l’élaboration du sauvetage et a nécessité une réflexion profonde de la part des collaborateurs. Un membre du département de la sécurité de Yad Lea’him a laissé entendre cette semaine que certains des habitants avaient aidé au sauvetage sans même le savoir. C’est la raison pour laquelle le secret absolu a été décrété au sujet de cette expédition.
Immédiatement après le sauvetage réussi, qui s’est déroulé à la vitesse de l’éclair et sans problème, A. et ses deux enfants ont été emmenés dans un appartement sûr et bien équipé. Au jour d’aujourd’hui, les équipes de Yad Lea’him continuent à leur venir en aide d’un point de vue financier, juridique, psychologique et éducatif.
La semaine dernière, jeudi matin, un an après leur sauvetage audacieux, la boucle s’est définitivement bouclée sur l’esplanade du Kotel Hamaaravi. En présence de la famille, parmi elle les parents d’A. qui avaient pourtant observé « la shiva », la semaine de deuil de leur fille des années auparavant, lorsqu’ils avaient appris qu’elle avait épousé un étranger, en présence de l’équipe de Yad Lea’him qui est depuis devenue comme membre de la famille, le ‘Hatan Bar Mitsva a posé sur son front et sur son bras les Tefilines toutes neuves que l’organisme lui avait offertes.
L’émotion a atteint son paroxysme lorsque dans un silence presque total, le jeune garçon a pris la parole pour faire son discours traditionnel, sans déroger à la coutume. Il a prononcé des paroles vibrantes, expliquant le lien éternel qui relie le peuple d‘Israël et sa sainte Torah. Un lien indéfectible.