« Cet enfant est juif. Je ne veux pas le garder »

05/06/2012

Cette histoire a commencé il y a six mois, sous la forme d’un lien secret entre Yad Lea’him et une maman juive. En effet, pendant la fête de Soukot, l’organisme avait reçu un e-mail anonyme. L’auteur s’était identifié comme étant une infirmière travaillant dans un hôpital situé au centre du pays. Elle avait des informations à transmettre au sujet d’une accouchée juive qui venait de donner naissance à un fils.

« Je suis tenue par la confidentialité et je n’ai pas le droit de divulguer d’informations précises sur cette patiente. C’est une femme juive mariée à un arabe et j’ai la sensation qu’elle souffre terriblement. J’ai décidé de vous écrire sans vous dévoiler mon nom et sans vous donner de détails supplémentaires qui pourraient vous conduire à nous identifier. Je vous laisse le soin de gérer vous-même cette affaire ».

Une heure après la réception de cet e-mail, deux femmes, activistes de l’organisme, ont été dépêchées à la maternité de l’hôpital en question pour tenter de localiser cette accouchée, sans succès. L’organisme a alors renvoyé un e-mail à l’expéditrice, la suppliant de donner plus de détails sur cette affaire. « Si vous pensez que cette femme souffre, comment pouvez-vous garder le silence? »

Sa réponse, qui a été accueillie avec beaucoup de déception, a mis fin à tous leurs espoirs: « Je suis désolée mais elle a quitté la maternité. Shalom ».

Six mois se sont écoulés. C’est alors que l’organisme a reçu un rapport dont les détails rappelaient étrangement les faits relatifs à ce dossier qui semblait malheureusement clos. Une mère inquiète domiciliée dans le centre du pays a téléphoné au standard et raconté que sa fille avait réussi à s’enfuir au péril de sa vie du village arabe dans lequel elle vivait, endurant jour après jour la terrible violence de son mari.

La mère, débordant de reconnaissance envers D. d’avoir permis à son enfant de sortir de cet enfer a commencé à raconter son histoire, la voix entrecoupée de sanglots. Il s’est rapidement avéré que sa fille était bien la personne qui avait disparu de la maternité six mois plus tôt. « Ma fille a accouché d’un fils pendant la fête de Soukot mais son mari musulman ne lui a pas permis de le circoncire. Peu de temps après son retour de la maternité, elle a décidé de s’enfuir du village. Malheureusement, elle n’a pas réussi à emmener son enfant avec elle mais elle était persuadée qu’elle parviendrait à le récupérer après s’être mise en sécurité. C’est pour cette raison que je fais appel à vous aujourd’hui ».

Lorsque le mari arabe s’est rendu compte qu’elle était retournée chez ses parents, il lui a fait savoir qu’elle pouvait tirer un trait sur son enfant. « Ne t’avise pas de me recontacter, c’est ici et avec moi qu’il grandira! ».

 « Je vous en supplie, aidez ma fille à récupérer son bébé!!! ».

Les membres du département juridique de Yad Lea’him se sont penchés sur le problème et ont commencé à élaborer une stratégie pour restituer cet enfant juif à sa mère. Mais le vendredi, veille de Chavouot, un événement parfaitement inattendu a changé la donne. Le père musulman a fait irruption au domicile des grands parents dans le sud du pays avec l’enfant dans les bras. Animé d’une détermination farouche, il a déclaré à la maman bouleversée: « Cet enfant est juif, je ne veux plus le garder. Reprends-le ».

Yad Lea’him a alors immédiatement fait appel à l’organisme Brit Yossef Its’hak, qui a, la semaine passée, fait entrer ce bébé dans l’alliance d’Avraham Avinou à l’occasion d’une émouvante cérémonie, mettant un point final à cette sordide histoire. Cet événement prouve une fois de plus la justesse des paroles de son président fondateur, le Gaon Rabbi Shalom Dov Ber Lifshitz z »l, qui résonnent encore et toujours aux oreilles des activistes de l’organisme: « Nous ne devons jamais abandonner un juif »…

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