Des matzot, des téfilines et des mezouzot expédiés par Yad Lea’him à un Juif vivant dans un état ennemi
13/02/2020Le département « Chorachim » (Racines) de Yad Lea’him se développe rapidement. De plus en plus de demandes émanant de Juifs vivant dans des pays arabes parviennent au département et de nouvelles sessions de cours virtuels ouvrent les unes après les autres.
Le département, qui a ouvert ses portes il y a environ un an, vise à atteindre tous les Juifs/Juives qui, par nécessité, vivent dans des pays arabes et musulmans, et appartiennent à la deuxième, troisième ou quatrième génération issue d’un mariage mixte, et œuvre pour les aider à revenir au judaïsme. Les actions entreprises en faveur de ces Juifs se déroulent de diverses manières, et ce, uniquement après la vérification de leur judéité par une série d’experts qui accompagnent Yad Lea’him dans les domaines bureaucratique et halakhique. Entre autres choses, comme annoncé précédemment, le département s’occupe de Juifs vivant en Libye, au Yémen, en Jordanie, en Irak, en Égypte et au Liban.
Cette semaine, un cas a particulièrement ému le personnel du département. Ce dernier est en contact depuis plusieurs mois avec un Juif âgé d’une quarantaine d’années qui étudie la Torah en ‘Havrouta (binôme) et participe à des cours de Torah virtuels. Il a dernièrement décidé de prendre des mesures pratiques pour revenir au judaïsme et, dans ce contexte, a demandé à recevoir des articles religieux.
Il s’agit d’un homme riche qui, pour le moment, n’a pas l’intention de quitter le pays dans lequel il réside, d’où la nécessité de lui envoyer ces objets sacrés pour qu’il puisse désormais mener une vie juive cachère.
Un autre épisode intéressant de cette histoire est le mariage de ce même Juif avec une jeune femme juive dont la famille a caché son identité à son entourage. Le couple a deux enfants. La seule chose que ces deux personnes savaient depuis leur enfance était qu’ils étaient juifs et qu’ils devaient épouser exclusivement une personne du même peuple. « À part mon grand désir de respecter les mitsvot, je veux éduquer mes enfants dans une maison qui suit la voie de la Torah. Même si c’est difficile et que cela nécessite de mener une double vie, il est important pour moi qu’ils grandissent en tant que Juifs », a écrit l’homme au militant de Yad Lea’him avec qui il est en contact régulier, en arabe bien entendu, lorsqu’il a été informé que son colis était en route.
De nombreux incidents se sont déroulés ces derniers mois dans ce même État ennemi, notamment des manifestations et de l’agitation dans les rues. Inquiet quant à son avenir, ce Juif a demandé à l’organisme d’envoyer autant d’objets religieux que possible dans un seul colis. Selon lui : « On ne sait pas de quoi demain sera fait, il vaut mieux que je reçoive tout d’un coup. Si les envois sont divisés en plusieurs colis, il existe un risque, en raison de la situation instable, que certains d’entre eux ne me parviennent jamais ». Par conséquent, cette semaine, un colis contenant des téfilines, des mezouzot, une kippa, un grand châle de prière, les cinq livres de la Torah, un livre de prières, un livre du Tanya et … un shofar a été préparé et lui a été expédié.
Les articles ont été envoyés dans un pays européen où ils seront récupérés par un militant de Yad Lea’him. Etant donné que ce même pays a des relations diplomatiques et commerciales avec l’État ennemi en question, c’est de là qu’ils partiront vers leur destination finale. Deux kilos de matsot faites à la main produites en Europe seront également ajoutées au colis. « Compte tenu des turbulences qui agitent ce pays, nous avons décidé d’ajouter d’ores et déjà des matzot et de ne pas attendre le mois prochain, date à laquelle les matzot sont envoyées aux Juifs de la Diaspora », a déclaré le porte-parole de Yad Lea’him.
Un militant de Yad Lea’him décrit en arabe les articles religieux contenus dans le colis