Elle n’en croyait pas ses oreilles : « Je peux vraiment revenir au judaïsme après ma conversion à l’Islam? »
11/02/2015Une page s’est tournée il y a quelques jours au siège de l’organisme Yad Lea’him. Ce dossier particulièrement émouvant et des plus inhabituels était parvenu entre les mains du département de lutte contre l’assimilation il y a plusieurs semaines. Il a grâce à D. pu être réglé en un court laps de temps.
L’héroïne de cette histoire est T., une jeune femme de 28 ans originaire du Caucase. Elle est montée en Israël à l’âge de 13 ans et deux ans plus tard, a fait la connaissance d’un jeune arabe habitant le nord du pays, non loin de son domicile.
A la différence de ce qui se passe dans de nombreux cas traités par l’organisme, faire la connaissance d’un arabe et se lier à lui n’était pas exceptionnel. La mère de T. et sa grand-mère avant elle s’étaient mariées avec des musulmans du Caucase. Ces mariages mixtes étaient normaux pour T., c’était tout simplement monnaie courante.
A la demande de son compagnon, T. s’est convertie à l’Islam. Par la suite, ils se sont mariés avant de s’installer à Carmiel. C’est là que leur premier enfant, une petite fille, est né. Lorsque la vie commune est devenue trop pénible pour T., elle et son mari ont divorcé. Elle est partie vivre à Tel Aviv où sa fille recevait de temps à autre la visite de son père. Deux années difficiles ont passé. Elle a réalisé qu’elle ne parvenait pas à tourner la page et dans le désespoir le plus total, elle est retournée vers son mari. Ils se sont installés dans un village arabe dans le nord. T. y a donné naissance à son deuxième enfant et à la souffrance que représentait le fait de vivre aux côté d’un homme violent sont venues s’ajouter d’importantes difficultés financières.
Il y a quelques semaines, T. s’est rendue à un rendez-vous de la tipat ‘halav de ‘Haifa pour son bébé pendant que son mari l’attendait dehors. L’infirmière, la voyant si accablée, l’a gentiment interrogée pour savoir comment elle allait. C’est alors qu’elle lui a tout raconté. L’infirmière attentionnée l’a immédiatement orientée vers l’organisme Yad Lea’him. Munie d’une lettre de recommandations de cette dernière, T. a téléphoné le jour même.
Dès le premier contact, T. a fait part de ses craintes à la standardiste et avoué qu’elle était très malheureuse de ne pouvoir revenir au judaïsme à cause de sa conversion à l’Islam. Personne n’était là pour lui murmurer à l’oreille qu’une conversion à l’Islam n’est pas irrévocable et que D., dans Sa grande bonté, ouvre la porte à ceux qui souhaitent revenir. En effet, comme il est écrit : « Il ne repousse pas à jamais celui qui est banni de sa présence ».
« Est-ce que je peux me convertir? » demanda-t-elle, désespérée. Compte tenu du contexte halakhique complexe de ce cas, les employés de Yad Lea’him ont tout d’abord procédé à des vérifications pour savoir si T. était bien juive de naissance. Lorsque tous les doutes furent ôtés, on lui expliqua qu’elle devrait simplement suivre un processus simple de retour au judaïsme. T. accueillit cette réponde dans l’incrédulité la plus totale: « Vous êtes sûre, vous en êtes vraiment sûre ? »
Un dimanche, lors d’une opération délicate mise au point avec précision par les équipes de Yad Lea’him, T. et ses enfants ont été libérés avec leurs maigres possessions du village arabe où ils vivaient et emmenés dans un appartement sécurisé au sein d’une localité juive accueillante dans le centre du pays. Ces jours-ci, T. a commencé son processus de réhabilitation et de retour au judaïsme avec l’aide dévouée d’une assistante sociale de l’organisme et de l’équipe des éducatrices.
Peu de temps après son sauvetage, T. a été invitée au siège de l’organisme Yad Lea’him. Y étaient présentes les assistantes sociales qui se sont occupées de son dossier et la Rabanit Lifshitz, veuve du président fondateur de Yad Lea’him, Rabbi Shalom Dov Lifshitz z’’l, qui accompagne personnellement les employées de l’organisme et s’associe à toutes les activités du département de lutte contre l’assimilation au jour le jour. « Je n’aurais jamais imaginé qu’il existait un organisme qui se consacre entièrement aux autres et en particulier aux personnes qui reviennent de si loin. Un tel don de soi n’existe que chez les juifs ! » a déclaré T. avec émotion.
Comment rester insensible ?…