Formidable révolution : d’un village arabe à une maison cachère
Elle s’est présentée il y a quelques semaines devant la commission de répression de l’assimilation à la Knesset. Ce centre de discussion spécial, à l’initiative de Mr ‘Hatoubali, membre de la Knesset, a pour but de faire la lumière sur la détention de femmes juives dans les villages arabes. T. a comparu, déroulant le fil de sa pénible histoire et révélant son poignant témoignage personnel. Il lui a été très difficile de dévoiler tout ce qu’elle a vécu mais elle l’a fait sous forme de don, pour freiner le phénomène d’assimilation qui frappe la population dans son ensemble.
Les membres de la commission réunis ce jour-là ne purent retenir leurs larmes devant les préjudices dont elle fut victime après s’être retrouvée au cœur d’un clan arabe dans le quartier du crime, Djoharich, à Ramlé. Elle raconta que ses enfants étaient la cible de malédictions et de calomnies permanentes, et qu’elle-même avait vécu une vie de souffrance et d’avilissement qu’il est difficile de décrire par de simples mots. Un vendredi soir, elle demanda à allumer les lumières de Chabat dans la misérable chambre qu’on lui avait allouée. Une des membres de la tribu ouvrit brusquement la porte et, voyant les bougies allumées, les éteignit prestement en déclarant à son intention: « Mais où te crois-tu donc? ». Ce pénible événement l’amena à la décision claire et irrévocable de fuir au plus vite. Par l’intermédiaire d’un parent juif avec qui elle avait repris contact, Yad Lea’him est intervenu et a mis en place la libération de T. et de ses quatre enfants.
Fidèles à la tradition de Yad Lea’him, les activistes de l’organisme ont accompagné T. à l’aube de sa nouvelle vie, l’ont soutenue et lui ont apporté, à chaque étape, un réconfort physique et spirituel. La semaine dernière, un événement a procuré un intense sentiment d’émotion et de satisfaction à la section de lutte contre l’assimilation de Yad Lea’him. En effet, une lettre de T. est arrivée, accompagnée de photos éloquentes.
Sur l’une des photos prises la veille de la fête, on pouvait voir la table du Seder de Pessa’h, dressée dans toute sa splendeur, autour de laquelle se tenaient non seulement T. et ses enfants, mais aussi ses parents et les membres de la famille avec lesquels elle avait coupé tout contact pendant tout son séjour à Djoharich. Et voici qu’ils étaient maintenant ses invités, dans sa propre maison, autour de la table du Séder qu’elle avait apprêtée. Une seconde photo ouvrait de manière émouvante et substantielle une petite fenêtre sur la révolution qui se produisait dans la vie personnelle de T. et de sa famille: le plan de travail de la cuisine était recouvert de papier aluminium dans un souci de respect scrupuleux de la loi juive et une bouilloire ainsi qu’une plaque électrique y avaient été placées pour l’usage de la famille.
A ces photos, T. a joint une lettre contenant les mots suivants: « Cher organisme Yad Lea’him, voici la table du Séder de la fête de Pessa’h que j’ai préparée et à laquelle j’ai convié les nombreux membres de ma famille. Cela représente ma première fête de la liberté, dans ma maison, et le mérite vous en revient. Merci à tous les activistes qui œuvrent avec dévouement. Merci à toutes les personnes qui nous ont accompagnés tout au long du chemin et qui sont présentes pour nous. Merci beaucoup ».
Le directeur de Yad Lea’him, le Rav Chalom Dov Lifschitz chalita a déclaré cette semaine que « Ces photos concrétisent à nos yeux le devoir qui nous incombe de ne jamais baisser les bras et de sauver toute âme juive qui implore sa libération depuis les villages arabes. Tout sauvetage de ce genre engage le destin d’une famille entière et de toutes les générations à venir », insista-t-il.