Il s’appellera David, comme son arrière-grand-père qui a sonné du choffar en secret en Ukraine
09/09/2015L’année dernière, les activistes de Yad Lea’him ont créé un nouvel élan à ‘Haifa et dans les Kiriot en mettant en place des cours de Torah dans les communautés juives composées d’immigrants de l‘ex-union soviétique. L’organisme n’avait pas espéré de résultats rapides mais c’est pourtant bien ce qui s’est produit dans la communauté de Kiriat Yam.
Après avoir assisté à une présentation des activités, des dizaines de femmes russophones de Kiriat Yam avaient décidé de participer à un nouveau cours consacré à la cacherout et au foyer juif.
Lorsque, lors du premier cours, la conférencière a abordé les thèmes de la tradition juive et de l’éducation ainsi que de l’importance de les perpétuer, une femme s’est brusquement levée. Elle a déclaré avec une émotion palpable vouloir effectuer sans délai la circoncision de son fils âgé d’un an et demi.
Cette maman, récemment arrivée en Israël depuis la ville de Vinnytsia en Ukraine a poursuivi en ajoutant que son grand père, qui se nommait David, était l’une des rares personnes qui avait eu à cœur de préserver le judaïsme dans sa ville natale sous emprise communiste. Il sonnait du choffar en secret lors d’offices clandestins, cuisait des matsot dans des caves et mettait les tefilines aux jeunes gens le jour de leur Bar Mitsva.
Lorsque les nazis, que leur nom soit effacé, se déployèrent en Ukraine, envahissant la ville de Vinnytsia, ils firent les Juifs prisonniers, leur imposèrent le port de l’étoile jaune puis les parquèrent dans le ghetto. « A compter de ce jour, le destin des 36 000 juifs de la ville fut malheureusement scellé et leurs conditions de vie n’eurent de cesse de se dégrader. Peu après, ils furent sauvagement assassinés. Mon grand-père David, que D. venge son sang, était parmi eux », a confié cette participante. Elle a de nouveau insisté et demandé que la circoncision de son fils soit organisée au plus vite.
Le lendemain même, à 13h, le bébé a eu le mérite d’entrer dans l’alliance d’Avraham Avinou grâce à l’organisme « Brit Yossef Yits’hak ». C’est le Rav ‘Hannania Zohar, directeur du bureau de Yad Lea’him à ‘Haifa qui a officié en tant que Sandak. Vers la fin de la cérémonie, lorsque le mohel a prononcé les bénédictions d’usage, suivies des mots « Vayikare chemo beIsraël… », l’auditoire a pu entendre la maman murmurer : « David… ». Toutes les personnes qui connaissaient son histoire ont immédiatement fondu en larmes.
Après la cérémonie, la maman a eu les mots suivants, merveilleux d’émotion : « L’étincelle qui s’est allumée en moi pendant ce cours de Torah a réveillé le souvenir de mon grand-père et de son dévouement à l’égard du judaïsme. Cela m’a amenée à prendre la décision d’opérer des changements dans ma vie et de transformer ma maison en foyer casher. A partir d’aujourd’hui, j’appellerai mon fils David, en lieu et place du nom ukrainien qu’il portait jusqu’à présent ».