Le Rav Chmouel Eliyahou bénit les saintes actions de Yad Lea’him
12/02/2012« La force qui est en toi », telle était la devise de ce Chabat organisé par Yad Lea’him et empreint de signification et d’expériences nouvelles pour les rescapées fraîchement délivrées des villages arabes.
Les mères accompagnées de leurs enfants sont arrivées à Tsfat le jeudi soir, dans des autobus qui les ont transportés depuis les quatre coins du pays, de Beer Sheva en passant par Lod, et jusqu’à Nazareth Illit et Acco. Yad Lea’him avait réservé pour l’occasion l’hôtel « Hamétsouda » de Tsfat pour permettre l’organisation de ce Chabat de manière optimale. Arrivées dans leurs chambres, les participantes ont eu le plaisir d’y découvrir des accessoires adaptés à la fraîcheur de la région, ainsi que des bonnets de laine colorés pour les enfants, sans oublier, bien entendu, un goûter et des rafraîchissements.
Après un somptueux dîner, les enfants ont été accueillis par une jardinière d’enfants et une équipe de monitrices expérimentées qui les ont pris en charge et conduits à la salle de jeux spécialement mise en place à leur intention. Les enfants se sont lancés dans des travaux manuels et ont fabriqué un kéli pour les ablutions des mains, apprenant par la même occasion les lois et bénédictions qui s’y rapportent.
Ils ont ensuite confectionné des gâteaux et appris la bénédiction précédant leur consommation, ainsi que les lois du prélèvement de la ‘hala. Pendant ce temps, leurs mamans ont participé à une émouvante cérémonie de prélèvement de la ‘hala assortie de nombreuses bénédictions, de chants et de récits sensationnels en présence de Mme Miri Or. Plus tard le soir, après avoir couché leur progéniture et l’avoir laissée sous la surveillance des monitrices, les mères ont assisté à une édifiante conférence donnée par une femme rescapée délivrée de son enfer par Yad Lea’him. Fille d’une mère juive et d’un père cheikh musulman, elle est maintenant revenue à la Torah et a fait part à l’assemblée de sa douloureuse expérience.
Le vendredi, les rescapées sont fait une promenade en bateau sur le Lac Kinéret, puis ont eu l’opportunité de prier sur le tombeau de Rabbi Chimon Bar Yo’hai à Méron. L’émotion grandissante a atteint son apogée à l’heure de l’entrée du Chabat, au moment de l’allumage des bougies. Plus de 100 femmes juives, des filles d’Israël, qui il y a peu de temps, étaient encore prisonnières dans les villages arabes hostiles, étaient réunies ce soir-là, devant les flammes dansantes des bougies de Chabat, les mains sur les yeux, les lèvres tremblantes d’où s’échappaient des prières silencieuses, leurs cœurs meurtris tournés vers l’avenir.
C’est dans une ambiance de fête que tous et toutes ont accueilli le Chabat ; les femmes se sont réunies et les garçons ont participé à la prière du soir avant de s’installer pour prendre le repas autour de tables somptueusement dressées. Le directeur de Yad Lea’him, le Rav Israël Lifshitz, a commencé le repas par le Kiddouch auquel les participantes et leurs enfants ont répondu par un vibrant Amen. Des recueils de chants de Chabat ont été distribués, et au son des voix des enfants, la salle à manger s’est emplie de lumière et de sainteté.
Le Rav Lifshitz a prononcé des paroles de Torah et a appelé les rescapées à faire le maximum pour préserver en elles les effets positifs de ce Chabat, et poursuivre leurs efforts dans leur progression vers la spiritualité avec vigueur et enthousiasme.
Après le repas, alors que les enfants étaient conviés à une Séoudat Aménim par les monitrices, leurs mamans assistaient à une conférence de Mme Miri Or qui leur a dévoilé le récit dramatique de sa vie, son retour à la Torah, ainsi que son victorieux combat contre la maladie. Plus tard dans la nuit, alors que les enfants étaient couchés, les femmes ont écouté le Rav Eyal Krochi livrer à son tour sa bouleversante histoire personnelle et son retour à ses racines, qui lui a coûté tout ce qui lui était cher. Le Rav a loué la grandeur des femmes juives et souligné le dévouement dont elles font preuve en quittant leur vie passée pour vivre en tant que Juives et élever leurs enfants conformément à la tradition.
Le Chabat matin, les mères ont eu la rare opportunité d’assister à la prière de leurs enfants sous la supervision de la jardinière d’enfants. Nombre d’entre elles ont été émues aux larmes en entendant leurs petits chanter les mélodies qu’elles avaient elles-mêmes fredonnées à la maternelle.
L’après-midi, après le repas, l’assistance a eu le mérite d’accueillir le Grand Rabbin de la ville de Tsfat, le Rav Chmouel Eliahou. Ce dernier, se fondant sur la Paracha de la semaine, a décrit de quelle manière les enfants d’Israël sont devenus les esclaves humiliés et soumis aux Egyptiens, et ce, jusqu’à ce qu’ils connaissent la délivrance.
Les yeux humides, le Rav a rendu hommage au président fondateur de Yad Lea’him, le Gaon Rav Chalom Dov Ber Lifschitz zatsal, le décrivant comme « un ange qui connaissait la valeur de chaque âme juive et qui a consacré toutes ses forces pour ces femmes juives qui se trouvaient en ‘Egypte’, œuvrant sans relâche pour les extirper de leur malheur et les ramener à la liberté ». Le Rav en a profité pour louer les actions des activistes de Yad Lea’him qui poursuivent sans relâche ce travail sacré.
A la fin de son discours, le Rav a béni collectivement toutes les participantes, puis chacune l’a approché individuellement pour recevoir une bénédiction pour elle-même et ses enfants. Cette rencontre a profondément bouleversé toutes les personnes présentes dans la salle. Avant de conclure, le Rav Eliahou a adressé ses encouragements au directeur de Yad Lea’him, le Rav Israël Lifschitz : « Soyez bénis dans vos nobles et saintes entreprises ! »
Un symposium a été organisé lors de la Séouda Chelichit, et chaque femme a pu exprimer devant ses consœurs ce que ce Chabat lui avait apporté. Les rescapées ont couvert Yad Lea’him d’éloges, et ont remercié toute l’équipe pour cette merveilleuse expérience, qui leur a permis de se renforcer spirituellement et psychologiquement et leur a fait ressentir une fois de plus qu’elles faisaient partie d’une véritable famille, la famille Yad Lea’him.
Après la Havdala, les rescapées ont rempli des formulaires dans lesquels elles ont inscrit les bonnes résolutions qu’elles avaient décidé d’adopter. Les vœux ont été nombreux, variés et touchants : l’une souhaitait confectionner des ‘Halot et prélever la ‘Hala, une autre prévoyait d’organiser des cours de Torah à son domicile, d’autres encore avaient pris la décision d’inscrire leurs enfants dans des institutions scolaires religieuses.
Toutes ont repris la route avec, dans leurs valises, un sidour et un livret contenant le Birkat Hamazone en souvenir, quelques provisions de route, mais surtout un bagage spirituel qui les accompagnera et leur donnera des forces pour continuer à se mesurer face à leurs difficultés et à parvenir à fonder une nouvelle vie.