Le testament déchirant d’une rescapée de Yad Lea’him à ses enfants : « Continuez toujours à vivre comme des Juifs »
10/06/2018Le coup de téléphone d’une rescapée de Yad Lea’him à l’assistance sociale qui s’occupait d’elle fut particulièrement émouvant, et dramatique. « Je dois subir une intervention chirurgicale. Les médecins disent que je pourrais ne jamais me réveiller. Cependant, cette opération m’est indispensable. Je voudrais écrire un testament et pour qu’il soit légal, je veux qu’il soit enregistré par votre avocat ».
Le lendemain, lorsque le testament arriva au bureau de Yad Lea’him, il fut examiné selon la volonté de la demandeuse. Les membres de l’organisme furent émus de découvrir que la partie centrale du testament était dédiée à l’avenir juif des trois enfants de la rescapée – nés de son mariage avec leur père arabe.
Bien des années auparavant, la mère de Guila avait épousé un Arabe qu’elle connaissait. Le couple a déménagé dans un quartier mixte au centre du pays. Guila y est née – deuxième génération victime de l’assimilation. À l’âge de 17 ans, son père arabe l’a mariée de force à un parent âgé de vingt ans de plus qu’elle. Ils ont déménagé dans un village arabe et ont eu trois enfants. Guila a beaucoup souffert, une longue et douloureuse agonie .
Vivant dans une ville juive et parlant un hébreu parfait, Guila a trouvé du travail dans une entrepris israélienne située dans une zone industrielle aux abords de Jérusalem. Un jour son directeur a remarqué qu’elle montait dans un taxi arabe qui desservait les villages arabes environnants. Lorsqu’il l’a interrogé à ce sujet le lendemain, elle lui a raconté son histoire. Le directeur a été très choqué et s’est empressé de la mettre en contact avec Yad Lea’him. Quelques jours plus tard, dans le cadre d’une des opérations de sauvetage les plus délicates que l’organisme a connu, Guila et ses 3 enfants ont été délivrés et emmenés dans un appartement sécurisé appartenant à Yad Lea’him.
Après de nombreux efforts déployés par les éducateurs et les assistantes sociales de Yad Lea’him, Guila a eu le mérite de voir ses enfants revenir au judaïsme, malgré les nombreuses difficultés auxquelles ils ont été confrontés. Au cours de l’année scolaire en cours, elle a même observé de ses propres yeux la manière dont ils s’intégraient dans les établissements d’enseignement religieux. Elle en a retiré beaucoup de satisfaction.
Comme indiqué ci-dessus, Gila a récemment appris qu’elle devait absolument subir une intervention chirurgicale importante, et a donc souhaité écrire le testament en question. Dans ce document, elle demande à ses enfants de continuer à vivre et à se comporter comme des Juifs: « Je déclare par la présente vouloir que mes enfants marchent toujours dans le chemin que je leur ai tracé, qu’ils continuent à vivre comme des Juifs et à fréquenter des écoles religieuses ».
Yad Lea’him a rapporté que grâce à D.ieu, l’opération a été couronnée de succès et que Guila se remet peu à peu. Le Rav Shmouel Lifshitz, qui fait partie de la direction de l’organisme, a déclaré cette semaine que cet émouvant testament montre à quel point les activités de suivi des rescapées, après leur retour auprès des leurs et au sein de leur peuple, sont importantes. « Le sauvetage n’est que le début d’une longue histoire et d’un processus de suivi à long terme des rescapées et de leurs enfants. Longtemps après leur sauvetage du village, notre travail se poursuit pour les aider à guérir et à revenir au sein du peuple juif, avec tout ce que cela implique. »