Retour aux sources d’une femme juive et de son bébé par le mérite du grand père qui n’a jamais perdu espoir
22/05/2014C’est avec beaucoup d’émotion que le département de lutte contre la mission de Yad Lea’him a mis cette semaine un point final à une sombre histoire.
P. est une jeune femme qui a grandi dans une famille traditionaliste non loin de Jérusalem. Déstabilisée par des événements traumatisants vécus dans son enfance, elle a un beau jour entamé une relation sentimentale avec un jeune arabe qui travaillait dans une boutique non loin de chez elle. Ils se sont rapidement mariés et ont emménagé dans un village arabe. Ses parents, ayant découvert ce qui se tramait peu avant la date prévue pour le mariage, l’ont bannie. Ils lui ont annoncé qu’à leurs yeux, elle était comme morte. Le temps a passé et malheureusement, comme dans de nombreux cas traités par l’organisme, le mari de P. s’est révélé violent. Rabaissée et maltraitée, elle a beaucoup souffert.
Quatre ans se sont écoulés. Pour le grand-père de P., âgé de 80 ans, la rupture définitive avec sa petite fille avait été très pénible. Rassemblant son courage, il a décidé d’agir sans en informer personne. Il a commencé par faire des recherches auprès du ministère de l’intérieur pour découvrir que sa petite fille y figurait comme musulmane vivant dans un village arabe et mère d’un enfant. Il a persévéré jusqu’à obtenir ses coordonnées et a repris contact avec elle.
P. a été profondément émue par l’appel de son grand père après ces quatre années de séparation. Dès la première conversation téléphonique, elle lui a avoué qu’elle souffrait de maltraitances. Le grand père a immédiatement téléphoné à Yad Lea’him et demandé l’intervention d’une équipe de secours. Le dossier a été transmis à une assistante sociale qui a pris contact en urgence avec P.
Pendant les préparatifs minutieux qui ont précédé l’intervention, P. s’est régulièrement entretenue avec cette femme qui lui prodiguait des conseils et la rassurait. Dès que l’occasion s’est présentée, P. a été délivrée de son village avec son bébé .Toutefois, pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons donner de détails sur le déroulement du sauvetage.
P. a été emmenée directement depuis le village vers un appartement sécurisé. Elle a commencé un programme de réinsertion avec un accompagnement psychologique et en quelques mois, grâce au soutien de Yad Lea’him, elle a obtenu le divorce.
Cette semaine, environ six mois après son sauvetage, P. a finalisé son retour au judaïsme par une cérémonie émouvante au tribunal rabbinique. Elle a suivi le processus dans son intégralité et exprimé devant les juges son enthousiasme quant à son retour vers ses origines. Le Av Beit Din, chef du tribunal rabbinique, a changé le nom arabe de son fils, lui attribuant un prénom juif. Devant la porte du bâtiment les attendait le courageux aïeul, bouleversé, avec à ses côtés les parents, en larmes, pleins de reconnaissance envers lui pour son acharnement et envers les hommes de Yad Lea’him pour leur efficacité.