Un Chabat plein pour les rescapées délocalisé au dernier moment pour cause de tensions de niveau sécuritaire
Plus de cent rescapées de Yad Lea’him et leurs enfants, tous récemment délivrés de villages arabes, se sont réunis pour un émouvant Chabat de renforcement organisé par l’organisme Yad Lea’him dans le village Tsaféria.
La préparation de ce Chabat spécial en leur honneur a représenté pour l’organisme Yad Lea’him des semaines de dur labeur. Il était initialement prévu dans un hôtel d’Ashkelon, mais deux jours avant suite à des problèmes de sécurité dans le sud du pays, le directeur de Yad Lea’him, le rav Chalom Dov Lifschitz chlita, a pris la décision d’annuler le programme initial en raison du danger et de l’atmosphère d’anxiété qui régnait dans la ville. Parallèlement, il a donné comme consigne de ne pas repousser ce « Chabat séminaire » en raison de son importance pour les participantes, et de chercher de toute urgence un lieu de remplacement.
Les employés de Yad Lea’him ont alors entrepris de laborieuses recherches et n’ont pas ménagé leurs efforts pour que ce Chabat organisé se déroule comme prévu. Grâce à D., leurs tentatives ont porté leurs fruits et dès jeudi, il a été conclu que le Chabat aurait bel et bien lieu dans l’auberge du village Tsaféria.
Le vendredi, les participantes et leurs enfants sont arrivés sur les lieux des quatre coins du pays, dans les autobus affrétés par Yad Lea’him. A une heure de l’après-midi, les activités ont débuté. La première intervenante fut une pédagogue revenue au judaïsme qui a raconté la bouleversante histoire de sa vie. Les rescapées furent très touchées par son récit, et à leur demande, un symposium fut organisé sans délai sur ce sujet et se poursuivit presque jusqu’à l’entrée du Chabat.
Le vendredi soir, les jeunes femmes se sont réunies pour allumer les lumières du Chabat dans le réfectoire. Ce fut un moment particulièrement émouvant, et les deux tables prévues à cet effet étaient couvertes de centaines de bougies. Les yeux brillants de larmes, elles ont allumé les bougies, puis se sont réunies pour réciter les cantiques d’accueil du Chabat, munies du magnifique livre de prières personnellement dédicacé que chacune avait reçu en cadeau à cette occasion.
Pendant le repas, le Rav Aram Tsouva a pris la parole devant les participantes, pimentant le dîner de Chabat de paroles de Torah, et d’histoires extraordinaires. Après le repas, les rescapées ont pris tour à tour la parole, se sont présentées et ont exposé à leurs consœurs le miracle de leur sauvetage, chacune clôturant ses paroles par une requête au Saint Béni Soit-Il, à laquelle toutes les autres participantes ont répondu Amen. Toutes les personnes présentes, les rescapées, les militantes de Yad Lea’him, et même le personnel travaillant sur les lieux, ont été émus jusqu’aux larmes par ces témoignages au travers desquels chacun a puisé de nouvelles forces.
Des volontaires de la section éducative de Yad Lea’him ont organisé tout au long de la journée du Chabat des animations particulières destinées aux enfants des rescapées, afin de permettre à leurs mères de participer pleinement au déroulement des activités. Les enfants ont bénéficié de toute l’attention dont ils avaient besoin pendant l’intégralité du Chabat et y ont occupé une place principale et dominante. Comme il était poignant de voir ces petits, tout juste libérés de villages arabes, entonner des chants de Chabat à gorge déployée, réciter les bénédictions sur la nourriture, prêter une oreille attentive aux histoires de nos Sages, et même lire tour à tour des passages du livre des Psaumes…
Il est difficile de décrire par des mots l’émotion qui a saisi les rescapées pendant cet émouvant Chabat. Profondément émues, elles se sont toutes adressées aux militantes de Yad Lea’him, et les ont remerciées du plus profond du cœur pour le programme de ce Chabat et les sentiments qu’il avait éveillé en elles : elles savaient qu’elles n’étaient plus seules et que la famille Yad Lea’him se tenait à leurs côtés, les soutenant et les renforçant. Les paroles les plus troublantes ont été celles de l’une des participantes, présente sur les lieux avec ses quatre enfants, qui dévoila aux organisatrices : « Mon mari musulman était un homme très riche. J’ai séjourné dans les hôtels les plus prestigieux, à Eilat et en dehors d’Israël. Cependant, je me suis délectée de ce Chabat spirituel bien plus que de tous ces autres séjours ».