Une mère juive qui a fui un village arabe n’a pas vu ses filles depuis plus de deux ans
19/02/2017Yad Lea’him lutte pour l’avenir de deux filles juives mineures séparée de leur mère. L’affaire sera jugée ces jours-ci. Malgré sa complexité, l’avocat reste confiant.
H., une femme juive âgée de 31 ans a eu une enfance compliquée. Sa mère, handicapée, l’a envoyée très jeune en internat. A 18 ans, lorsqu’elle a voulu revenir au domicile familial, sa mère a émis à son encontre une ordonnance restrictive sans aucune raison apparente ni avertissement préalable. En l’absence d’endroit où aller, H. a été forcée de vivre dans la rue avec ses quelques effets personnels.
Désespérée, H. s’est mise en couple avec un arabe et peu de temps après, elle l’a épousé, partant s’installer à ses côtés dans le sud du pays. Environ un an plus tard, peu de temps avant la naissance de sa fille, son mari arabe a disparu de façon inattendue. « Ce n’est qu’après la naissance de ma fille aînée, lorsque je suis sortie de l’hôpital qu’il a subitement réapparu et cette fois avec sa famille. Ils ont décidé de nous prendre, ma fille et moi, et de nous emmener dans leur maison au village ».
Dès les premiers jours suivant leur arrivée, la famille de son mari a commencé à la tyranniser de manière indicible. « Le temps a passé et j’ai mis au monde une seconde petite fille », raconte-elle, « mais les abus n’ont pas cessé, au contraire. Ils me tourmentaient sans cesse au sujet de ma judéité ».
Après un certain temps, H. a profité d’une occasion et s’est enfuie du village. « J’ai senti que je n’en pouvais plus », a-t-elle raconté cette semaine.
H., qui a laissé ses deux filles au village, a dernièrement pris contact avec Yad Lea’him. « Il s’agit d’une femme lucide mais bouleversée car, forcée de s’enfuir, elle a laissé ses deux filles derrière elle », raconte le responsable du département de lutte contre l’assimilation de l’organisme. « Nous l’avons réconfortée et lui avons proposé un accompagnement pour lui permettre de recouvrer des forces et pour l’aider à faire revenir ses filles, avec l’aide de D. »
Ces jours-ci, Yad Lea’him a décidé de transmettre le dossier aux services juridiques, dans le but de ramener les deux fillettes à la garde de leur mère. Me Avishai Grady, l’avocat de l’organisme qui représente H. auprès des tribunaux raconte : « Son cas est assez complexe car la famille de son compagnon arabe fait beaucoup de difficultés et ne lui permet pas de voir ses filles. Elle refuse bien entendu de les laisser partir ». Il ajoute pourtant rester optimiste quant au sort des deux mineures. « Il n’y a aucune raison au monde pour qu’une mère juive capable d’élever ses enfants ne puisse pas les récupérer ».